Cannes 2018, Nadine Labaki à sa soeur Caroline : We did it!

Cannes 2018, Nadine Labaki à sa soeur Caroline : We did it!

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“We did it”! Elle a adressé ce message à sa sœur Caroline avec qui elle a rêvé de cinéma depuis toute petite, mais pas que. Elle a aussi dédié son prix aux enfants dont elle aurait voulu changer la vie, aux enfants désabusés dont parle Capharnaüm, le film qui a fait d’elle la première femme arabe à avoir le prix spécial du jury à Cannes, le film qui aurait aussi pu faire d’elle la première femme arabe à remporter une palme d’or selon les pronostics des médias que le film a séduit. C’est de Nadine Labaki, actrice et réalisatrice libanaise que nous parlons.

 

Capharnaüm raconte l’histoire de Zain, un enfant des rues, qui porte plainte contre ses parents pour l’avoir mis au monde. Un film qui n’a pas laissé les critiques indifférents tout en les divisant, certains ont pensé que la réalisatrice a forcé sur les scènes larmoyantes.

 

Nadine Labaki est née en 1974 à Beyrouth où elle a fait des études de cinéma. Elle commence par réaliser un court-métrage « 11 rue Pasteur » qui, en 1998, obtient le prix du meilleur court-métrage à la biennale du cinéma arabe. Elle a aussi réalisé des clips pour des chanteuses arabes.

 

Son premier long-métrage fut Caramel, sorti en 2007 et présenté lors de la Quinzaine des réalisateurs à Cannes. En 2011 elle sort son deuxième film « Et maintenant on va où ». 

 

Capharnaüm est son 3e long-métrage, le film a été longuement ovationné après sa projection à Cannes. 

 

« J’ai essayé à travers ce film d’être la voix de ces enfants », dit-elle à l’AFP.

 

En cette année où les femmes ont pris le pouvoir dans l’un des plus importants festivals de cinéma au monde, avec un jury féminin, présidé par une artiste qui lutte contre le harcèlement, leader du mouvement Time’s up. Un festival où les femmes ont dénoncé les inégalités notamment avec « Noir n’est pas mon métier » où 16 femmes du monde du cinéma ont pointé le racisme. Avec la marche des 82 femmes, au nombre des femmes dont les films ont été sélectionnés depuis la création du festival, Nadine Labaki devient la première réalisatrice, femme et Arabe à avoir remporté le prix du jury et la deuxième Libanaise à l’avoir eu après Maroun Bagdadi en 1991 pour « Hors la vie ».